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La Kizomba, activateur de plaisir !





● Quand on regarde un couple danser la Kizomba, on ne comprend qu’un tiers des choses qui se passent. C’est une danse langoureuse, marchée, sensuelle. La Kizomba se danse sur une musique qui est un mix entre le Zouk et le Semba, danse traditionnelle angolaise très enlevée.

Le rythme est plus lent, sur deux, trois ou cinq temps. En effet, la particularité de la Kizomba est justement que les pas de base peuvent s’organiser selon un nombre de temps variable, là où la salsa s’organise toujours sur huit temps par exemple. Il y a ainsi plusieurs pas de base. Le pas latéral consiste juste à poser le pied droit de côté. Ensuite le pied gauche le rejoint et on marque une pause, mais on garde le poids du corps sur le pied droit. C’est ce qu’on appelle la « Marca ».

La Tarraxihna est un pas très traditionnel, en vérité on ne bouge pas ses pieds, mais on déplace son poids du corps en développant sa jambe. On déroule sa jambe légèrement de la hanche au talon, pour produire un effet d’ondulation très joli. A la différence du zouk, où les mouvements de bassin sont faits de droite à gauche ou de façon circulaire, la Kizombera marque un mouvement de bassin d’avant en arrière. En voyant une Kizombera s’exécuter, on peut avoir l’impression qu’elle exagère ce mouvement, alors qu’en vérité, elle change tout simplement le poids de son corps d’une hanche sur l’autre.

C’est une danse marchée, qui s’appuie donc sur l’élégance de la marche, sur l’importance du poids du corps et l’ancrage dans le sol. Les déplacements se font sur trois temps ou cinq temps de marche, avec la fameuse « marca » qui sert de repère. Le garçon ne guide par avec ses bras, mais avec son buste. Il peut ainsi inviter la danseuse à faire une « sortie ». Si c’est une sortie faite par le garçon, celui-ci sort de la ligne de danse du couple pour ensuite revenir contre la danseuse. Si c’est une sortie faite par la fille, c’est bien évidemment le contraire. On peut combiner les deux et même supprimer la « marca » pour faire des enchaînements plus longs. Les autres figures sont des promenades (latérales, ou circulaires, la danseuse faisant le tour du garçon), des hésitations (on avance et on recule le pied libre du poids du corps), des quarts de tour, des demi-tours. Il y a aussi un pas cadencé similaire au cha-cha qui remplace la « marca » après un changement de direction, pour rééquilibrer le poids du corps, et enfin le danseur prend plaisir à faire faire à la danseuse ces fameux portés et glissés qui font prendre beaucoup de place sur la piste et qui donnent à la Kizomba des faux airs de tango. Comme au tango, si l’on parle de sortie, c’est que les danseurs doivent garder la « ligne » de danse : la danseuse doit revenir toujours face au buste du danseur, comme s’il en émanait une lumière, à part quand ce dernier lui fait faire une promenade. Autrement, elle ne doit jamais se placer de côté.

Comme on danse tête contre tête, on ne voit absolument pas les pas de son partenaire et on danse souvent les yeux fermés, ce qui fait que tout doit passer par la connexion. Il est impossible d’anticiper ou d’imiter son partenaire. Le fait de l’enlacer par le cou permet justement qu’il soulève la danseuse assez facilement. C’est donc aussi une danse du « corps à corps » : il arrive qu’avec certains danseurs, ou certaines danseurs, même très expérimentés, le courant ne passe pas. Au contraire avec d’autres, tous les enchaînements sont réussis. C’est ce qui fait dire aux kizomberos et kizomberas que cette danse est magique.

Mais la Kizomba ne doit pas devenir une danse de salon, trop spectaculaire, elle doit rester proche de ses racines, de l’Angola. C’est une danse populaire, de séduction et de partage, et non une danse d’exhibition technique.

Un article de Par Yemaya Blanca
↪ Source : http://www.fauteusesdetrouble.fr/